Luxation aiguë simple du coude

La luxation « simple du coude », c’est-à-dire sans fracture associée (contrairement aux luxations « complexes ») est une perte de contact entre les surfaces articulaires du coude. Elle survient le plus souvent à la suite d’une chute sur le bras en extension, avec réception sur la main. Malgré son nom, cette blessure est potentiellement grave, en raison des risques associés d’instabilité chronique, de raideur et de douleur persistante.

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L’essentiel sur l’opération de la luxation simple du coude

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Installation

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Incision

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Durée

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Immobilisation

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Kinésithérapie

  • Sur le côté (décubitus dorsal)

Localisation

Suture LCL
+/- capsule antérieure / postérolatérale

  • Incision face latérale du coude

 

Suture LCL & LCM
+/- capsule antérieure / postérolatérale (avec neurolyse nerf ulnaire)

  • Incision face latérale du coude
  • Incision face médiale

    Longueur

    Suture LCL
    +/- capsule antérieure / postérolatérale

    • 2-3 cm

     

    Suture LCL & LCM
    +/- capsule antérieure / postérolatérale (avec neurolyse nerf ulnaire)

    • 2-3 cm (bord latéral)
    • 2-4 cm (bord médial)

      Pansement

      Ostéosynthèse par plaque

      • 1 fois tous les deux jours.
        Ablation des points à J15

        Suture LCL
        +/- capsule antérieure / postérolatérale

        • 15 min

         

        Suture LCL & LCM
        +/- capsule antérieure / postérolatérale (avec neurolyse nerf ulnaire)

        • 30-40 min
          • Aucune
          • Oui, à partir du premier jour post-opératoire

          Elle représente la deuxième luxation articulaire la plus fréquente après celle de l’épaule, touchant principalement l’adulte jeune et actif. Le traitement repose en général sur une réduction en urgence suivie d’une rééducation encadrée, mais certaines formes instables nécessitent un recours à la chirurgie.

           

          Définition de la luxation aigue simple du coude

           

          La luxation simple du coude correspond à une dislocation complète du coude, c’est-à-dire à un déboîtement total des surfaces articulaires du coude, avec perte de contact entre l’humérus et les os de l’avant-bras (ulna et radius), sans lésion osseuse associée visible sur les radiographies.

          Le plus souvent, il s’agit d’une luxation postérieure ou postéro-latérale (l’ulna et le radius se déplacent en arrière, ou en arrière et vers l’extérieur, par rapport à l’humérus. D’autres formes sont beaucoup plus rares, comme les luxations antérieures, où la tête radiale est projetée en avant et luxée en avant de l’humérus. Pour leur part, les luxations divergentes se caractérisent par un écartement excessif entre l’ulna et le radius.

          L’adjectif « simple » ne signifie pas bénin, mais indique uniquement l’absence de fracture. Cette luxation s’accompagne presque toujours de ruptures ligamentaires, en particulier du complexe ligamentaire latéral, ensemble de structures qui stabilisent le côté externe du coude.

           

          Causes et facteurs de risque de la luxation aigue simple du coude

           

          Comme d’autres traumatismes du coude, la luxation simple survient majoritairement après une chute sur la main, le bras en extension. Le coude subit alors une hyperextension brutale, combinée à un stress en « valgus », c’est-à-dire une force qui pousse l’avant-bras vers l’extérieur, et une rotation externe de l’avant-bras.

          Ce mécanisme provoque alors une déchirure des structures médiales de stabilisation de l’articulation, comme le ligament collatéral médial, puis des structures latérales, c’est-à-dire externe, comme le ligament collatéral latéral.

          Les accidents sportifs (gymnastique, rugby, VTT…) et les chutes domestiques sont les causes les plus fréquentes de la luxation aigue simple du coude. Elle est relativement rare chez les enfants pour qui des lésions cartilagineuses sont généralement observées. Enfin, des antécédents de laxité ligamentaire (hyperlaxité constitutionnelle) ou d’instabilité acquise du coude peuvent également favoriser la survenue d’une luxation.

           

          Symptômes de la luxation simple du coude

           

          Le tableau clinique est en général très typique. L’œdème et les ecchymoses apparaissent rapidement après le traumatisme, le patient ressent une douleur intense et il est totalement incapable de bouger le bras. L’articulation est par ailleurs déformée, avec une bosse visible à l’arrière du coude, qui correspond à l’olécrâne (extrémité proximale de l’ulna, l’un des deux os de l’avant-bras avec le radius) déplacé.

           

          Diagnostic

           

          Examen clinique

          Immédiatement après le traumatisme, en phase aiguë, l’examen clinique est souvent quasi suffisant pour confirmer la luxation. Il doit impérativement inclure une évaluation vasculo-nerveuse complète, en testant la sensibilité cutanée, la motricité des doigts, et la présence des pouls périphériques. En effet, c’est notamment la compression ou l’étirement du nerf ulnaire lors de la luxation qui cause des fourmillements dans les deux derniers doigts de la main.

          Après réduction de la luxation, une réévaluation de la stabilité ligamentaire (par mobilisation douce) et de l’amplitude articulaire peuvent être réalisées. Ces tests dynamiques, notamment en extension, aident en particulier à détecter une instabilité résiduelle. La surveillance neurologique du nerf ulnaire est requise après la réduction, car certains déficits peuvent apparaître secondairement, soit par œdème compressif, soit par lésion partielle passée du nerf ulnaire inaperçue initialement.

          Il est aussi essentiel de rechercher des signes indirects de fracture, comme une douleur persistante anormale ou une impotence fonctionnelle inexpliquée après réduction.

           

          Examens d’imagerie

          Les radiographies standards de face et de profil suffisent dans la plupart des cas à confirmer la luxation, et à vérifier l’absence de fracture associée. Une fois la réduction réalisée, des clichés de contrôle permettent d’apprécier la qualité du repositionnement articulaire et de détecter un éventuel « enclavement », c’est-à-dire la présence d’un fragment osseux ou cartilagineux coincé entre deux surfaces articulaires.

          En cas de doute, ou si l’existence de fragments libres intra-articulaires est suspectée, un scanner peut alors s’avérer utile. Par ailleurs, une IRM peut être prescrite pour évaluer les lésions ligamentaires et cartilagineuses dans certaines situations complexes.

           

          Luxation simple du coude : traitement

           

          Traitement médical

          Les luxations simples chez les patients avec une articulation stable après réduction, peu actifs ou ne pratiquant pas d’activités professionnelles ou sportives contraignantes pour le coude, peuvent bénéficier d’un traitement exclusivement médical.

          La réduction doit être effectuée en urgence, sous analgésie (médicaments antidouleur) voire sous anesthésie, en procédant à une manœuvre de traction douce associée à une pression postérieure sur l’olécrâne.

          La réussite de la réduction se traduit par un « ressaut » perçu et une disparition immédiate de la déformation articulaire. Une fois la réduction obtenue, un contrôle radiographique est indispensable.

          Pour éviter l’installation d’une raideur persistante voire définitive, l’immobilisation qui suit est de durée extrêmement réduite, ne prenant place que les premières 12 heures. Une mobilisation précoce sous surveillance est alors initiée, avec un protocole progressif de flexion-extension, puis de rotation articulaire externe et interne (mouvements de « prono-supination »).

           

          Traitement chirurgical

          Hormis chez les patients évoqués plus haut, avec des objectifs fonctionnels réduits, la chirurgie est le traitement de référence. Elle s’impose notamment pour les sujets sportifs qui contraignent leur coude en valgus dans les activités du quotidien, ainsi qu’en cas d’instabilité persistante, de neuropathie associée du nerf ulnaire ou de surpoids.

          Son but est de restaurer la stabilité du coude par réparation des structures ligamentaires lésées, en particulier pour prévenir les luxations à répétition.

          Le ligament collatéral latéral (LCL) qui stabilise la face externe du coude est le plus fréquemment touché. Sa réparation se fait via des ancres trans-osseuses, petits implants fixés dans l’os qui servent à réinsérer solidement les tissus mous. Une attention particulière est portée à la réinsertion sous l’épicondyle latéral, point d’attache normal du LCL sur l’humérus, pour restaurer au mieux sa fonction (« réinsertion anatomique »).

          Le ligament collatéral médial (LCM) est aussi susceptible d’être lésé après luxation simple du coude. Il stabilise normalement la face interne de l’articulation. En cas d’instabilité en valgus persistante (écartement excessif du coude vers l’extérieur), sa réparation est nécessaire, bien que moins fréquente que celle du LCL. Nous recommandons également sa suture chez les patients exerçant un métier ou pratiquant un sport avec une contrainte en valgus forte et fréquente.

          Une capsulorraphie antérieure et postérolatérale (suture de la capsule) peut aussi parfois s’avérer nécessaire. Il s’agit d’un geste chirurgical de remise en tension de la capsule antérieure. Cela se fait via l’ancre positionnée sous l’épicondyle latéral (la même que pour le LCL). Une dernière ancre peut également être placée dans la coronoïde pour suturer la partie distale de la capsule antérieure.

          Enfin, exceptionnellement, lorsqu’une instabilité persiste malgré les réparations ligamentaires évoquées plus haut, un fixateur externe articulé peut être mis en place pour assurer une stabilisation temporaire. Il s’agit d’un dispositif externe composé de tiges et d’articulations et permettant de maintenir la stabilité tout en autorisant un début de mobilisation contrôlée. Il est laissé en place 4 à 6 semaines.

          Outre ces différents gestes chirurgicaux à but réparatoire, si un déficit neurologique est observé ou si une compression est suspectée, le chirurgien peut réaliser une neurolyse du nerf ulnaire qui se fait alors par la même incision que celle de la suture ligamentaire du ligament collatéral médial.

          La luxation du coude en vidéo

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