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Raideur et blocage du coude

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Raideur et blocage du coude

Le coude, articulation complexe essentielle à la mobilité du membre supérieur, peut perdre de sa souplesse à la suite de traumatismes, de maladies inflammatoires ou d’interventions chirurgicales. On parle de raideur lorsque l’amplitude articulaire devient insuffisante au quotidien, et de blocage lorsqu’un mouvement est mécaniquement impossible. Ces troubles entraînent une gêne fonctionnelle notable.

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L’essentiel sur l’opération de la raideur du coude

Installation

Incision

Durée

Immobilisation

Kinésithérapie

Ciel ouvert

Arthrolyse simple et complexe

  • Sur le côté (décubitus latéral)

Arthroscopie

  • Sur le côté (décubitus latéral)

Localisation

Arthrolyse simple

  • Incision face latérale de coude

Arthrolyse complexe

  • Incision face latérale de coude. Parfois incision face médiale et/ou postérieure associée

Arthroscopie

  • Incision bord latéral, bord médial et bord postérolatéral du coude

Longueur

Arthrolyse simple

  • 5 cm

Arthrolyse complexe

  • 6-8 cm

Arthroscopie

  • < 1 cm

Pansement

Arthroscopie et ciel ouvert

  •  1 fois tous les deux jours. Ablation des points à J15

Ciel ouvert

Arthrolyse simple

  • 25-45 min

Arthrolyse complexe

  • 60-120 min

Arthroscopie

  • 45 min
    • Aucune
    • Oui, dès le premier jour du post-opératoire

    Le diagnostic repose sur l’examen clinique et l’imagerie. Si les mesures médicales échouent, un traitement chirurgical est alors envisagé, à ciel ouvert ou par arthroscopie. Dans tous les cas, une prise en charge précoce et un protocole de rééducation intensif sont déterminants pour restaurer une mobilité fonctionnelle satisfaisante.

     

    Définition de la raideur et du blocage du coude

     

    Le coude est une structure anatomique complexe, souvent considérée comme une seule articulation, mais en réalité composée de trois articulations fonctionnelles : l’huméro-ulnaire, l’huméro-radiale et la radio-ulnaire proximale, toutes réunies au sein d’une même capsule articulaire. Il permet les mouvements de flexion-extension de l’avant-bras, ainsi que la prono-supination, c’est-à-dire le pivotement de la paume de la main vers le haut (supination) ou vers le bas (pronation).

    On parle de raideur pathologique lorsque l’amplitude des mouvements est réduite en dessous des seuils considérés comme fonctionnels. Il est généralement admis qu’une mobilité comprise entre 30° et 130° en flexion-extension, et une prono-supination totale de 100° (50° dans chaque sens), sont nécessaires pour garantir une autonomie satisfaisante dans les gestes de la vie quotidienne. Pour autant, ces seuils ne constituent pas des valeurs universelles. Par exemple, pour les patients actifs, un déficit de plus de 10° en extension ou en flexion a un impact très significatif sur son quotidien et ses activités professionnelles ou sportives. Chez ces patients une raideur de 10° peut nécessiter une prise en charge chirurgicale.

    Le blocage articulaire, quant à lui, se définit comme l’impossibilité mécanique d’effectuer un mouvement dans une direction donnée. Il est le plus souvent causé par un conflit osseux, un corps étranger intra-articulaire, ou encore une adhérence capsulo-synoviale.

     

    Causes et facteurs de risque de la raideur et du blocage du coude

     

    La raideur du coude peut être d’origine traumatique, inflammatoire, dégénérative, iatrogène (induite par un traitement médical ou chirurgical), ou encore neurologique. Les causes les plus fréquentes sont post-traumatiques, notamment à la suite de fractures de l’humérus distal, de la tête radiale, de l’ulna (cubitus, notamment au niveau de l’olécrane) ou d’une Dans ces contextes, une immobilisation prolongée, en particulier au-delà de 3 semaines, constitue un facteur de risque majeur de raideur articulaire.

    Cette limitation peut aussi résulter d’une arthrose primitive (usure progressive du cartilage sans cause identifiée) ou secondaire (usure cartilagineuse consécutive à un traumatisme, une maladie inflammatoire ou une malformation articulaire). La polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune affectant la membrane synoviale, peut également entraîner une atteinte douloureuse et rigide du coude, de même qu’une arthrite septique, infection articulaire aiguë pouvant endommager rapidement les structures internes.

    Par ailleurs, l’ossification hétérotopique (formation anormale d’os dans les tissus mous autour de l’articulation) est une complication bien connue dans les suites de traumatismes ou d’interventions chirurgicales, susceptible d’induire une raideur sévère.

    D’autres complications post-opératoires peuvent aussi compromettre la mobilité articulaire, notamment en cas d’ostéosynthèse (fixation osseuse par vis, plaques ou broches), d’arthroplastie (mise en place d’une prothèse) ou d’arthroscopie. Ces pertes d’amplitude sont favorisées par la présence de matériel proéminent (élément chirurgical dépassant de l’os et gênant le mouvement), une fibrose capsulaire (épaississement cicatriciel de la capsule articulaire limitant sa souplesse) ou un mauvais positionnement.

    Enfin, la spasticité, contraction musculaire involontaire liée à une atteinte neurologique centrale (accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, paraplégie…), peut aussi provoquer une raideur articulaire du coude, parfois très invalidante.

     

    Symptômes de la raideur et du blocage du coude

     

    Le principal motif de consultation est une gêne fonctionnelle, dont l’intensité varie selon la sévérité de la raideur, allant d’une limitation modérée à une véritable impotence, compromettant l’autonomie. Le patient peut ainsi éprouver des difficultés à effectuer des gestes simples du quotidien, tels que porter la main à la bouche, enfiler un vêtement ou poser la main à plat sur une table.

     

    Diagnostic

     

    Examen clinique

    L’examen clinique vise à mesurer précisément les amplitudes articulaires, aussi bien passives qu’actives, en flexion, extension et prono-supination. Il recherche également des douleurs, un ressaut ou un blocage mécanique. D’autres éléments peuvent être observés, comme une zone douloureuse à la palpation, une tuméfaction, ou une tension capsulaire, sensation de raideur ou de résistance anormale perçue lors de la mobilisation passive de l’articulation.

    Il est de plus fondamental de distinguer une raideur vraie (correspondant à une limitation objective) d’une limitation fonctionnelle, secondaire à la douleur.

    L’examen permet aussi de préciser l’origine de la raideur : intrinsèque (liée à des structures articulaires internes comme la capsule, les ligaments ou les surfaces osseuses) ou extrinsèque (d’origine musculaire, cutanée ou neurologique).

     

    Examens d’imagerie

    La radiographie standard de face et de profil constitue l’examen de première intention. Elle permet de repérer des signes d’arthrose, la présence d’ostéophytes, une consolidation osseuse défectueuse ou encore des zones d’ossification hétérotopique.

    apportent une analyse plus fine de la structure osseuse. Il permet notamment d’évaluer l’étendue d’un pont osseux (continuité anormale de tissu osseux entre deux structures osseuses normalement séparées), la localisation d’une ossification et de localiser les conflits mécaniques, ce qui est particulièrement utile en cas de planification chirurgicale.

    Enfin, l’IRM est indiquée lorsqu’on suspecte une atteinte capsulo-synoviale, une fibrose ou des adhérences. L’état des ligaments et des cartilages pourront également être appréciés. Elle est particulièrement informative dans la perspective d’un traitement arthroscopique.

     

    Raideur et blocage du coude : traitement

     

    Traitement médical

    Dans les formes récentes et peu invalidantes, un traitement conservatif est mis en place. Il repose sur une rééducation douce, associée à des techniques de mobilisation active. Des attelles dynamiques  peuvent par ailleurs être utilisées pour restaurer progressivement les amplitudes.

    L’objectif est d’interrompre le cercle vicieux douleur–inflammation–raideur, et d’entretenir les mobilités résiduelles. En cas de contracture musculaire ou de spasticité, des injections de toxine botulique peuvent être envisagées dans les formes neurologiques.

    Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes ou d’acide hyaluronique ont une place limitée dans cette phase de traitement médical, mais elles peuvent néanmoins soulager les douleurs inflammatoires associées.

    Ce mode de prise en charge est poursuivi pendant plusieurs semaines, et son efficacité dépend du délai depuis l’installation de la raideur et de son origine. En cas d’échec, l’éventualité d’une intervention chirurgicale peut alors être discutée.

     

    Traitement chirurgical

    Le traitement chirurgical est indiqué lorsque la raideur est invalidante, qu’elle résiste aux mesures conservatrices, et que les examens d’imagerie montrent une cause potentiellement corrigeable.

    L’objectif de la chirurgie est multiple : libérer l’articulation, retirer les obstacles mécaniques, restaurer une mobilité fonctionnelle et conserver la stabilité du coude. Selon les cas, elle peut être réalisée à ciel ouvert ou par arthroscopie. Le choix dépend de la nature de la raideur, de la localisation des blocages et de l’expérience du chirurgien.

    Dans les cas de raideurs sévères ou post-traumatiques avec ossification hétérotopique, le traitement a lieu à ciel ouvert pour réaliser une arthrolyse, geste chirurgical qui vise à libérer l’articulation raide, en supprimant les adhérences ou les obstacles mécaniques. La voie d’abord est le plus souvent latérale et elle peut être complétée par une voie d’abord médiale et/ ou postérieure.

    L’intervention comprend une résection des ostéophytes (excroissances osseuses) et un débridement articulaire (nettoyage de l’intérieur de l’articulation, en retirant les tissus inflammatoires, les débris, ou les structures anormales qui entravent le mouvement ou provoquent des douleurs). D’autre part, une excision des deux tiers de la capsule antérieure et l’incision du tiers restant est quasiment systématique (« column procedure »). Nous concernant, nous privilégions des incision mini-invasive (incision de 2 à 3 cm) sur le côté latéral et postérieur du coude pour débrider et ruginer la capsule antérieure. Par ailleurs, une exérèse d’ossification hétérotopique est parfois aussi nécessaire.

    Une attention particulière est portée à la protection des structures nerveuses, en particulier le nerf ulnaire, qui est le plus exposé dans les raideurs post-traumatiques du coude. Il y a notamment une indication à la neurolyse (= libération) du nerf ulnaire en cas de déficit de flexion à corriger. Cependant, ce gain de flexion peut causer une neuropathie et une neurolyse préventive du nerf ulnaire est donc systématiquement réalisée dans ces cas-là.

    De la même manière un effort est fait pour conserver les structures stabilisatrices comme par exemple les ligaments ou la tête radiale. Mais, dans certain cas la dysplasie de celle-ci ou une ossification complète des ligaments peuvent nécessiter la pratique de gestes complémentaire tels que la résection de tête radiale, l’arthroplastie de tête radiale (prothèse de tête radiale) ou une ligamentoplastie (remplacement du ligament par une greffe de tendon).

    L’arthrolyse arthroscopique est une alternative moins invasive, utilisée dans les cas de raideur modérée. Elle permet une libération capsulaire, un retrait des adhérences et des corps étrangers, ainsi qu’une excision d’ostéophytes antérieurs ou postérieurs.

    Cette technique nécessite une expérience chirurgicale spécifique, en raison de la proximité des structures vasculo-nerveuses et des limites de visualisation inhérentes à la pratique d’une arthroscopie. Elle présente néanmoins l’avantage de réduire les complications infectieuses et les douleurs post-opératoires.

    La chirurgie de libération articulaire donne des résultats globalement satisfaisants, à condition qu’elle soit indiquée précocement et réalisée dans un cadre technique rigoureux.

    Cela nécessite cependant le suivi d’un protocole de rééducation intensif qui démarre dès les premiers jours post-opératoires, surtout basé sur de la mobilisation active. Des appareillages dynamiques sont parfois aussi utilisés (orthèses ou attelles motorisées, systèmes d’assistance mécanique) pour exercer une mobilisation douce mais continue du coude. Ils aident à maintenir ou augmenter l’amplitude articulaire sans forcer sur les tissus en cours de cicatrisation. Nous ne préconisons pas ces appareillages car ils réalisent un mouvement passif de l’articulation (le patient ne contrôle pas le geste) ce qui pourrait contribuer à la survenue de contracture musculaire à 1 mois. Dans tous les cas, la motivation du patient joue un rôle essentiel dans la qualité du résultat final car la kinésithérapie après arthrolyse de coude doit être intense. Le résultat final des arthrolyses de coude est généralement excellent, bien que les raideurs post-traumatiques les plus anciennes aient un moins bon pronostic. Les meilleurs résultats sont obtenus pour les raideurs récentes, causée par une contracture capsulaire, une ossification hétérotopique, ou un comblement de la fossette olécranienne. Les formes anciennes, les raideurs avec ossification hétérotopique aux dépens des ligaments ou les échecs de chirurgie(s) précédente(s) sont plus difficiles à traiter.

    La raideur du coude en vidéo

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